Durant la formation


Au tout début


  •  Un café, un thé, des jus de fruits permettront d’accueillir les stagiaires avec succès.

  •  Un petit panonceau placé devant la personne avec son nom et un mot clé le qualifiant (fonction, lieu d’origine, surnom, passion…) permet de faciliter l’identification des personnes. A savoir qu'un mot de 1 cm se voit à 1 mètre, un mot de 2 cm se voit à 2 mètre, de 3 cm…

  •  Lors de l’ouverture du stage, il est souhaitable de commencer par les aspects logistiques qui rassureront les stagiaires et leur permettront d’écouter : lieu pour téléphoner, heure de fin de stage, horaires repas, localisation des WC etc.

  •  Préciser l’organisation spatiale du stage, locaux de réunion, documents de travail, lieux de travaux pratiques. Préciser si l’on doit utiliser la voiture et, le cas échéant, dans quelles conditions…

  •  On pourra préciser à cette occasion les documents qui peuvent être pris, consultés ou empruntés.

  •  Enoncer clairement les objectifs de la formation, les reformuler, on pourra compléter l’exposé oral par l’utilisation d’un rétroprojecteur.

  •  Tour de table (recueil de représentations) qui commence par les stagiaires durant lequel on fait émerger leur niveau et contexte de pratique par rapport aux objectifs du stage, leur niveau d’attente, les problèmes rencontrés par rapport à la problématique. On pourra compléter cette liste et la rétroprojeter ou la noter au tableau.

  •  On peu inciter les personnes à présenter un objet ou image ou article (qu’ils ont préparé avant la formation) qui les lie avec la thématique du stage, cela permet de souligner les problèmes, compétences, liens affectifs entre les individus et cette thématique. Cela permet souvent d’aller plus loin dans la présentation des personnes, de personnaliser la présentation.

  •  Proposer dès le début qu’un reportage soit effectué sur chacune des séquences, nommer les binômes qui vont remplir cette tache. Il faut cependant prévoir un temps de rédaction.

Au cœur de la formation


Le formateur est en scène


Il doit :

  •  Assurer les relations avec la structure d’accueil : respect du timing pour être en phase avec le rythme de cette structure.

  •  Re-préciser les objectifs et sous-objectifs associables aux différentes séquences du stage et rendre lisible les méthodologies pour les atteindre.

  •  Replacer les séquences dans leur contexte : on est en phase d’acquisition de contenu, de pratique de méthode, d’exercice, d’analyse de séquence, de recherche…

  •  Préciser : « voilà ce que j’attends de la séquence et ce que j’attends de vous »

  •  Garder du temps pour décortiquer la documentation avec le formateur. On pourra par exemple inciter la rédaction de fiches de lecture, les stagiaires pourront exprimer l’intérêt des documents qu’ils ont découverts…

  •  Se méfier des questions intéro-négatives qui n'incitent pas les timides à intervenir, à poser des questions. Utilisez plutôt la forme interrogative mais en laissant du temps pour les réponses. Vous n'avez pas de questions ???
« Vous le savez…Vous le savez…Vous le savez très bien, ce sont des choses qui sont connues par vous… ». Attention, ces attitudes closent les dynamiques de questionnement et encore une fois n'incitent pas à l'implication des stagiaires. On pourra préférer « qui connaît, qui a déjà vu, où ça ? ».

  •  Varier les rythmes de l'intervention afin d'éviter l'endormissement. L'humour peut servir à cela…On pourra aussi séparer une demi-journée en séquences de plus en plus courtes afin que l'attention reste constante ; on pourra aussi alterner entre des séquences "actives" et "passives".

  •  Varier les supports visuels :
* Paper board (pour les choses à afficher ou les choses sur lesquelles on reviendra)
* Diapositives (en évitant de les passer après manger sinon c’est la sieste assurée. Ceci dit, cela peut-être un objectif…)
* Rétroprojecteur, il pourra avantageusement servir à :
- Résumer l'exposé
- Rendre lisible la méthode
- Resituer les séquences par rapport à la semaine

Il faudra cependant faire attention à :
*La lisibilité du support, ce ne doit pas être un texte dense.
*Pointer l'information à saisir à l'aide d'un laser ou d'une baguette.
*Attention au rangement des documents sur la table au risque d’être déstabilisé dans le fil directeur de l'exposé.

  •  Eviter les exposés type listes de fiches techniques, ça endort si c’est bien fait avec une voix monocorde.

  •  Les questions des stagiaires ne doivent pas être perçues comme une agression. On peut dire que l'on ne sait pas. Si l'on n'est pas rompu aux interventions devant des publics, le fait de préciser que c'est la première fois que cela nous arrive, qu'on est intimidé, permet souvent d'une part de libérer du stress mais aussi de se faire aider par le public. Et enfin, il faut prendre le temps de respirer, cela peut être important.

Les stagiaires sont en scène, ou l’éloge de la pratique


Laisser du temps pour rien, organiser le flou...La petite balade digestive permettra de débloquer les plus timides, de construire le groupe. Ces moments sont très importants en début de formation. En effet, plus d’un tiers des apports de le formation se passent par l’échange de pratiques entre les stagiaires, par la formation de réseaux. Pour rassurer les stagiaires qui ne veulent pas perdre de temps, on pourra utiliser le prétexte d’une découverte du milieu mais sans les abasourdir de consignes et d’informations.

Autre astuce qui permet aux stagiaires de faire connaissance : il suffit de leur demander d’apporter une spécialité gastronomique locale qui sera partagée lors de la première soirée.

La motivation, voici là un des points clef d’une formation réussie. Si ça ne s’est pas très bien passé, on pourra toujours dire : « ils n’étaient pas motivés ! ». Voici un petit schéma qui permettra de voir si nous avons bien intégré toutes les composantes de la motivation dans notre formation pour qu’ils le soient :

...

Ce petit schéma a le mérite de proposer une grille de lecture des situations de formations que nous pouvons bâtir :

  •  Comment vais-je m’y prendre pour que les différentes composantes de la motivation soient remplies, pour qu’ils puissent contrôler la situation que je leur propose, qu’ils voient bien ce que cette situation peut leur apporter…
  •  Par quels moyens vais-je évaluer leur engagement intellectuel et leur persévérance, quels seront les indicateurs de ces deux attitudes et comment vais-je les solliciter ?

Afin d’éviter l’attitude passive, attentiste inhérente à de nombreuses formations trop formelles, on pourra responsabiliser les stagiaires. La rédaction des compte-rendus des séquences, la responsabilité du coin documentation, la prise en compte d’une séquence de formation (en fonction des compétences) peuvent être de ce registre.

Aller sur le terrain est une occasion privilégiée d’apprentissages. S’il est aisé de maîtriser une technique de façon théorique, la mise en œuvre « pour de vrai » permet de vérifier si le concept, le démarche… sont réellement.

Favoriser le travail en petit groupe, cela permettra aux individus de plus facilement trouver leur place, de vérifier si personne n'est déconnecté par rapport à la formation, de voir si les consignes ont été comprises. Il faudra pour cela prévoir plusieurs lieux de travail, les groupes qui fonctionnent bien sont composés de 3 à 5 individus.

Faire attention au point suivant : Ce que je leur demande, est-ce que je suis capable de le faire, sinon, pourquoi je leur demande, quel intérêt ?

Lors de la mise en travail des stagiaires, préciser clairement ce qu’il faudra faire, les objectifs de la séquence le temps dont ils disposent, ce qui devra être rendu et sous quel format.

Lors des restitutions, il est bon de préciser ce qui doit être dit, ce qui est attendu.

La retransposabilité, il s’agit là d’un des aspects centraux de l’acte de formation.

L’acte de formation va provoquer une rupture entre la façon de faire avant et après le stage. Cela passe souvent par une remise en questions des pratiques, par une déstabilisation du stagiaire (plus ou moins voulue par lui). Si le stage se passe bien, le stagiaire se voit restabilisé par de nouveaux savoirs, pratiques, ressources… Si rien n’est fait plus que cela, le stagiaire revenu dans sa structure, dans son environnement, va se retrouver en décalage avec ses collègues, ses anciennes habitudes…Ce sont souvent des stagiaires qui répondent lorsqu’on les questionne quelques mois après la formation : « Le stage était super, j’y ai appris beaucoup de choses mais je ne peux pas le mettre en œuvre car chez moi, c’est vraiment différent…

La phase de transposabilité doit donc se faire absolument dans la formation. Il faudra s’entraîner à voir comment nous allons re-mobiliser les acquis de la formation. Pour cela il faut garder du temps en fin de formation (ce qui n’est pas le plus simple, j’en conviens) durant lequel par petits groupes de personnes dont les contextes professionnels sont proches, les stagiaires réfléchiront à ce qu’ils vont mettre en œuvre de retour chez eux, sur comment ils vont adapter leurs nouveaux acquis.
 Enseigner/former